Saisons d'automne

Une vie brisée

roman psychologique et historique. (adultes)

 Résumé du livre:

 

             A bientôt vingt ans Matthew James Preystown, qu'une erreur de jeunesse a envoyé au front deux ans au Vietnam comme "volontaire", rentre blessé de la guerre et réalise avec effroi la réalité de la situation: la sienne et celle de ce pays tourmenté dont il voulait incarner tous les rêves.

           Ce petit matin d'automne du 10 novembre 1965, il se remémore toute sa vie. Une vie intense, faite de lâcheté et de bravoure, de valeurs humaines et sociales, de rêves brisés, mais surtout d'amour.

 

           Ce roman vous plonge dans les souvenirs bouleversants d'un gamin des bayous de Louisiane, mêlant l'histoire d'une famille qui se débat pour survivre et la grande histoire de l'Amérique des années 50 / 60.

Enregistrement d'un entretien commun avec Délphine Fauvet qui dans la première partie de cet entretien présentait son roman: "Le monde des rêves" alors que dans la seconde partie de l'émission, je présentais "Saisons d'automne". 

      Afin de vous faire une idée de ce roman, je vous offre

un extrait, de ce écrit intimiste et émouvant...

      Belle première rencontre et j'espère que vous aurez le coup de cœur pour

"Saisons d'automne" !

 

 

Extrait des premières pages du roman.

           « Oui, je suis fier d’avoir vécu chacun de ces instants fugaces, moments simples, où un regard, un sourire, une main tendre se pose sur vous, un silence ou quelques mots transportent l’âme et l’esprit encore meurtris, au pays de l’espérance et du tout est possible. »

           Je me souviens, tout a commencé ainsi

 

                                                      

Dehors, le jour qui se lève fait entrer par les lattes des stores et jusqu’à mon lit, des rayons obliques de poussière d’or. La pièce tout entière est baignée d’une lumière naturelle tamisée, propice au repos. Cela fait plusieurs jours que je n’ai pas quitté mon lit. J’ai des envies de courir, d’aller voir ailleurs ce qui se passe, loin de ces quatre murs qui me gardent prisonnier.

Je me sens bien ce matin, comme apaisé et serein après des semaines de fatigue et de douleur. En fait, je ne ressens plus aucune douleur dans ce corps amaigri et tordu par la souffrance. Une tranquillité, et même une sorte d’insensibilité, semblent m’avoir envahi tout entier.

Je crois entendre comme de la musique, là-bas, au loin. Il me semble que c’est de la musique classique. On dirait qu’elle provient du fond du bayou. C’est étrange et pourtant, cela ne me choque pas. Je trouve cela plutôt joli, et même apaisant. Je suis si affaibli que j’ai la sensation de flotter. Hum... C’est comme un bercement, c’est comme lorsque j’étais tout petit et que Maman me prenait dans ses bras tendrement. Je me sens rassuré et si bien.                                                        

Je me laisse aller. Puis, soudain, sans rien vouloir, tout me revient en tête. Les images se succèdent, sautant de l’une à l’autre, comme dans un vieux film mal restauré. Les souvenirs, les mots, et toutes ces choses que j’ai vécues, tombent sur moi comme autant de gouttes de pluie lors d’un orage au cœur du Mississippi, un jour de plein été. C’est brusque, c’est violent, mais Dieu que c’est rafraîchissant de savoir qu’après l’orage, il fera moins chaud, que l’on sortira de cet engourdissement, dans lequel la chaleur nous plombe. Je sens déjà ma poitrine se soulever et s’emplir de l’air frais qu’offre cette promesse.

            C’est fabuleux, je me souviens de toutes ces choses que je pensais totalement oubliées, ou dont je n’avais pas pris conscience lorsqu’elles se sont produites dans ma vie. Tout me revient spontanément avec une telle précision et une telle puissance, qu’il me semble revivre intensément mon passé. C’est violent, mais c’est aussi enivrant, tant c’est fort.

 J’ai aussi l’impression de voir ces choses sous un autre angle, comme éclairées différemment. Comme si j’étais tout à la fois acteur et spectateur, d’une histoire qui fuit devant mes yeux. Comme si je découvrais un film dont je connaissais déjà la trame.

 Comment expliquer cette soudaine capacité à enfin prendre du recul par rapport à tout ce qui a fait ma vie ? Je ne m’explique pas, ni ne comprends cette perception à trouver aujourd’hui, le sens à mon existence. Tout semble m’échapper, s’imposer à moi, sans que je ne puisse, ni ne veuille opposer aucune résistance à tout cela. Comme si je ne pouvais et ne voulais plus, que me laisser porter par cette nouvelle quiétude qui m’entoure.                                                     

            Je réalise que j’ai eu tant de moments fantastiques. Je sais bien que ce n’était finalement que des moments simples, des instants fugaces, partagés avec les êtres que j’aime. Je suis d’un milieu modeste, où même si l’on rêve de bien mieux, on se contente finalement de ce que l’on a, car on sait pertinemment que la seule richesse que l’on n’aura jamais, est celle du rêve et de l’espoir. J’ai conscience que pour d’autres personnes, mieux lotis dans leur vie, ces moment-là n’auraient sans doute rien eu de particuliers, ni de fantastiques. Chacun a sa vie et chacun s'y raccroche, moi, comme les autres. Finalement, tout cela ne m’importe plus, pas plus que l’opinion de ces gens qui se permettent de vous juger sans vous connaître, sur une simple impression qu’ils ont eue de vous. Je sais au plus profond de mon cœur, et sans le moindre doute, que ces moments avaient cette magie qui change une chose banale qui s’oublie aussitôt, en ce moment de grâce que l’on garde en soi éternellement enfoui dans sa mémoire, et dans son cœur. Tous ces instants ont su faire vibrer ce quelque chose en moi qui les a rendus uniques et précieux. Si précieux qu’ils reviennent à ma mémoire, à ce moment précis, intacts et vibrants d’émotions, malgré les années passées.

             Je me souviens, c’est sans dou

te mon premier souvenir. Je dois avoir trois ans, tout au plus.

         Nous habitons dans un immeuble bruyant, même la nuit. Il y fait chaud et humide. Maman, ma sœur, Elizabeth Rose Mary, mais que l’on surnomme Lizy et moi, allons préparer des cookies. ... 

 

   

                                                                 Voilà pour aujourd'hui...  

 

Couverture du livre papier

Couverture de la version numérique du livre.